La mode, la mode, la mode ! Difficile de résister à son appel lorsque l’on est sans cesse tenté par ces pubs sur le côté de l’écran ou devant ses prix parfois alléchants ! Combien de fois avons nous succombé à la tentation d’un jean à moitié prix, parce que « c’est une bonne affaire » ! Mais en est-ce vraiment une ? Combien de vêtements dorment dans vos placards, encore avec leur étiquette ? Au-delà d’être une des industries les plus polluantes au monde, la mode soulève aussi des questions éthiques de par sa portée sociale.
La Fast-Fashion : les "petits prix" n'existent pas
En 20 ans, nous avons multiplié par 4 notre consommation de vêtements. Notre budget a baissé, mais la quantité produite et « consommée » s’est envolée.
Les ressources en eau fortement menacées :
Sur Terre, 4% de l’eau potable est utilisée pour la production textile appauvrissant les sols et asséchant les nappes phréatiques. De plus, la culture des matières premières, comme le coton, très consommatrice de pesticides, polluent durablement leur zone de production. En Chine, 70% de la pollution des cours d’eau est due à la l’industrie textile.
Prenons l’exemple de ce fameux jean à moitié prix : il faut compter 7 000 à 11 000 L d’eau pour sa fabrication, soit l’équivalent de 285 douches !
Un bilan carbone au plafond :
Et ce jean a beaucoup voyagé ! Nous pourrions même dire, sans exagérer, qu’il a fait le tour du monde avant d’atterrir dans nos armoires :
- Le coton est récolté au Bangladesh
- Le tissu est filé en Turquie ou au Pakistan
- La teinture est effectuée avec de l’indigo venu d’Allemagne
- Les matériaux sont assemblés en Chine :
- Afrique : boutons en cuivres
- Australie : rivets en zinc
- Japon : fermeture éclaire…
Et une source de micro-plastique :
Quant aux matières synthétiques, beaucoup moins consommatrices d’eau à la production, elles sont tout aussi coupables de pollution dans leur usage. Chaque année, 500 000 tonnes de microparticules plastiques se déversent dans les océans lors du lavage de nos vêtements, ce qui représente l’équivalent de 50 milliards de bouteilles plastiques.
On estime qu’il y aurait plus de plastique dans l’océan sous forme de micro-plastique, qu’il n’y en a flottant dans le « 6ème continent ». Ces microparticules sont dangereuses car trop petites pour être traitées par les stations d’épuration et donc ingérées par tous les organismes vivants (nous, y compris).
Alors oui, les prix sont bas, mais les impacts sont lourds. D’autant plus que la qualité de ces derniers laissent à désirer, si bien que l’on en achète plus souvent. Il est important de privilégier des matières respectueuses de l’environnement qui n’ont pas endommagé les ressources comme le coton biologique (qui nécessite beaucoup moins d’eau et qui est produit sans pesticide), le lin ou encore le chanvre.
Opter pour la mode éthique
Si l’industrie textile est le deuxième plus grand pollueur du monde, c’est aussi le deuxième secteur où l’on compte le plus d’esclaves modernes après l’industrie téléphonique.
Alors, la mode éthique, c’est quoi ? C’est le fait de se préoccuper de tout l’aspect social présent derrière la fabrication des vêtements. Que ce soit les conditions de travail des ouvriers dans les usines ou leur rémunération.
Depuis de longues années déjà, bon nombre d’entreprises ont délocalisés leurs activités aux 4 coins du monde pour diminuer leurs coûts de production. Ce sont 40 millions de personnes employées dont 70% de femmes et d’enfants originaires des pays du Sud qui approvisionnent les marques occidentales. A titre d’exemple : le secteur de l’habillement dans la région Asie-Pacifique comptait 65 millions de travailleurs en 2019, soit 75% de l’ensemble des travailleurs du textile dans le monde.
Nos vêtements sont pour la plupart conçus dans des conditions de travail déplorables : heures supplémentaires, travail forcé, emploi des enfants, humiliations, violences, privation (nourriture, passeport)… Ce qui a de lourdes conséquences physiques et morales sur la société.
Nous pouvons même parler d’esclavagisme, comme par exemple avec les Ouïghours en Chine où de nombreuses marques ont été épinglées pour avoir eu recours à ce travail forcé.
D’où l’importance de contrôler nos achats, en faisant attention au pays de production (Chine, Taiwan, Bangladesh…) ou en choisissant certains labels garantissant le respect des conditions de travail (nous vous conseillons cet article pour se renseigner sur ce point : https://www.coeurmandarine.fr/guide-des-principaux-labels-textiles/).
Quelles solutions ?
Si on achète neuf :
On peut acheter dans des boutiques responsables : il y en a de plus en plus !
On lit les étiquettes : pays de production, matériaux… on regarde tout ça.
En achetant moins, mais mieux. Si vous ne pouvez pas vous passer de votre marque fétiche, réduire, c’est déjà un bon début !
Sinon, en optant pour la seconde main :
Pour acheter : friperie, troc, site de revente en ligne… le choix ne manque pas.
Mais aussi pour revendre : ne laissez pas vos vêtements dormir dans vos placards
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Envie de changer de garde-robe au fil des saisons ? Pourquoi pas la location ?
Alors, on change nos habitudes ?