Pour l’introduction, on vous a fait la version courte de cet article : l’entreprise est un organisme vivant, et accepter cette vie est la première étape vers la transformation du monde du travail. Telle est notre conviction.
Vous êtes prévenus : dans cet article, vous trouverez du sentiment et de l’intuition.
Vous ne trouverez aucune source, aucun chiffre… ou presque.
Définition de l'entreprise
On travaille dans une boite, dans une division, avec un cadre, sur un poste, parfois dans un box, et on cherche à remplir sa fonction. Des carrés dans des carrés, des cubes dans des pavés (minute géométrie).
On parle chiffre d’affaires, ETP, turnover, KPI, ROI (minute arithmétique in English)…
Voilà le monde de l’entreprise tel qu’on nous l’explique depuis des années. C’est beau les maths. C’est rassurant, c’est logique… Si ce n’est pas égal, c’est qu’il y a une erreur.
J’ai 10 clients, j’en ajoute 2 nouveaux, ça m’en fait 12. Eh bien non, pas forcément. Certains s’en vont.
Je gagne 100€ de plus, je dépense 100€ ? Là aussi, ça dépend (ça dépasse). Les coûts fixes ont-ils varié par exemple ?
Même ces exemples en chiffres montrent leur limite de prédictibilité. Alors quand on sort des chiffres…
Quand on change de prestataire, on s’adapte.
Quand on revoit son offre de services ou de produits, on innove.
Une personne quitte l’entreprise, on en recrute une nouvelle. Pas la même : une différente, qui apportera des choses différentes. On ne recrute pas un carré pour remplir l’espace vide (s’il vous plait)…
On grandit et on se nourrit des rencontres, des nouveautés, des personnes. On s’appuie sur des bases solides (le passé, l’expérience, l’histoire, la motivation) et on avance. Si on arrête de se transformer, on perd un peu de sa vitalité.
L'entreprise est un blob
Vous connaissez le blob ? C’est une cellule géante, avec plusieurs noyaux, qui s’adapte en permanence et a des comportements surprenants. Sans cerveau, il peut tout de même apprendre et évaluer des risques*. Cet automne, ça cartonne dans les écoles grâce au CNRS qui fait des expériences dans 2000 classes en même tant que dans l’espace (poke Thomas Pesquet).
On revient à notre démonstration.
Les personnes constituant l’entreprise ne sont pas des instruments de production linéaire. 35h par semaine ? Avec les jours fériés par ci, les soirées à finaliser un dossier par là, personne n’a une productivité constante et uniforme. Ni sur l’année, ni sur la semaine, ni sur la journée.
Un imprévu ? Ca nous tracasse. Une bonne nouvelle ? Ca nous booste… (On avait prévenu qu’il y aurait du sentiment).
« Est-ce interne ou externe à l’entreprise ? », « il faut différencier sa vie pro de sa vie perso »… Cette cloison parfois invisible, parfois matérialisée par un mur, est illusoire. Le cerveau n’a pas d’interrupteur et les émotions, longtemps ignorées en entreprise, reviennent en force.
Le happiness manager a un nom rigolo, mais foncièrement, son rôle est bien de réintégrer l’humanité dans l’entreprise.
Une personne est variable. Alors plus il y en a… ça devient exponentiel !
Une entreprise est formée d’un ensemble de personnes : salariés, prestataires, tierce-parties, concurrents, financeurs ou autre. Chacun influe sur l’évolution de cet ensemble, au même titre que les éléments extérieurs (aléa climatique, réglementation, évolution marché…). Tout cela forme une structure vivante qui se transforme en permanence. Considérer l’entreprise comme une boite, comme un bâtiment, c’est absurde.
Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 6. Cet été, nous étions 3. En 2022, nous serons 5, 8 ou 12 (les paris sont ouverts). On pourrait passer nos journées à anticiper l’avenir, mais finalement on préfère vivre le présent. Ce qui compte, c’est qu’on s’adaptera.
Comme un blob ;).
*https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/le-blob-dans-les-classes-et-dans-lespace